Un grand coup de flash sur le phénomène coworking et les nouveaux espaces flexibles. C’est ce qui a été fait hier mardi dans les locaux de B’CoWorker à Sophia Antipolis sur le site remanié de l’ancien CICA (Centre international de communication avancée) à l’occasion d’un point marché des espaces de travail flexibles et des coworking. Marie-Anne Morin, fondatrice de Reaas Expertise, et Agnès Ramé, Directrice Générale de B'CoWorker et Présidente du Synaphe (Syndicat Coworking & Domiciliation), ont apporté les chiffres et les tendances de ces nouveaux espaces de travail. Ils se sont beaucoup développés en France et sur la Côte depuis 15 ans, avec une forte accélération suite à la période Covid et l'explosion du télétravail. (Photo WTM : de gauche à droite, Marie-Anne Morin, fondatrice de Reaas Expertise, et Agnès Ramé, Directrice Générale de B'CoWorker).
Coworking : l'accent mis sur la communauté
S’il existait des centres d’affaires avec des services mutualisés depuis les années 60, le coworking a pris son essor vers 2005. Il désigne un espace partagé où plusieurs entreprises, indépendants ou freelances travaillent ensemble avec un accent mis sur la communauté, le partage, la collaboration et la flexibilité. Les espaces sont généralement non personnalisables et favorisent les échanges et le réseautage.
Pour les entreprises de toutes tailles, l’intérêt est de sortir des baux 3, 6, 9 et de bénéficier d’une solution de bureaux flexible, économique, collaborative et immédiatement opérationnelle. Cela tout en stimulant la créativité des salariés, le bien-être et le développement du réseau professionnel.
Un marché multiplié par 10 entre 2013 et 2023
En France, on dénombre 4.200 espaces de coworking en 2025 avec un marché multiplié par 10 entre 2013 et 2023. Sur la Côte, on pourrait dire que le CICA a été un initiateur de la formule avec des bureaux privatifs certes, mais avec la création et l’animation d’une véritable communauté de startups. L’initiateur du mouvement, le précurseur, reste néanmoins Nicolas Bergé à Nice. Fin 2011, il a créé Les Satellites et a animé une communauté qui a essaimé sur tout le département (exemple avec “La belle verte”, fondée par Françoise Lelièvre à La Colle sur Loup, et qui fête ses 10 ans le 13 juin prochain). Aujourd’hui, quelque 70 sites de coworking sont ouverts dans le département.
Entre Nice et Sophia, Marie-Anne Morin a listé quelques gros porteurs. Trois acteurs développent plus de 10.000 m² sur ce territoire et totalisent 75% des parts de marché : Newton Offices, IWG (Régus) et Flex-O. Sundesk, acteur local, développe environ 4.500m², mais on trouve également les acteurs français du secteur comme BuroClub, Baya et Coloft à Sophia, Mitwit à Nice.
Les "bureaux opérés" en croissance
La tendance ? Elle est à la fin de l’hypercroissance de ces dernières années pour le coworking. Le bureau flexible va continuer à gagner des parts de marché, mais de manière plus mesurée. Le ralentissement des levées de fonds des startups a redistribué les cartes, mais les régions vont gagner en dynamisme car le potentiel de croissance y est plus élevé. B’Coworker aligne la totalité de ses sites en régions et des acteurs majeurs comme Startway, Now Coworking, Newton Offices, Bureaux & Co, Flex-O ou BuroClub y développent la majeure partie de leurs sites.
Le gros du développement est cependant attendu dans les prochaines années sur le “bureau opéré”. La formule a beaucoup de points communs avec les espaces de coworking : vous louez un bureau clés en main avec une multitude de services. La différence majeure réside dans le fait que l’entreprise bénéficie d’un espace qui lui est entièrement réservé et qui peut être personnalisé à l’image de sa marque.
Et puis, autre tendance : les grands groupes qui arrivent. Ils s’engagent de plus en plus sur plusieurs dizaines de postes de travail, et sur des durées plus longues. Exemples dans la technopole avec Atos, hébergé chez Sundeck ou Kyndryl (115 collaborateurs), installé chez Newton Offices. La révolution des espaces de travail est loin d’être terminée.