Une nouvelle étape en mode scale-up : c’est ce qu’a engagée l’agritech azuréenne Mycophyto avec ses micro champignons magiques qui viennent fertiliser les sols. Cette étape est liée à une levée de fonds d’ampleur qui a commencé à se concrétiser au début de l’été sur un montant de 5 M€ et se poursuivra en 2025 pour un montant global qui pourrait aller de 10 à 20 M€. A cette levée de fonds en cours vient s’ajouter une aide de 2 M€ que l’Etat vient de lui accorder dans le cadre de l'appel à projets “Résilience et capacités agroalimentaires 2030”. Il s’agit d’une aide sous forme de subvention et d’avance remboursable qui porte sur le projet de plateforme MycoFab de 7,3 M€ et qui a pour objectif d’accélérer la croissance de Mycophyto et de renforcer son attractivité dans l’agroalimentaire. (Photo DR : les deux co fondatrices de Mycophyto, de gauche à droite Christine Poncet et Justine Lipuma).
MycoFab, une plateforme qui peut être déployée à l'international
“Après le succès de la mise en œuvre d’une ferme pilote de 1.200 m2, le projet MycoFab a pour objectif de franchir une nouvelle étape”, explique Pierre Tholozan, directeur industriel. “Notre projet de plateforme technologique comprend une biobanque, une ferme de production interne, un entrepôt de transformation et un laboratoire de contrôle qualité (plus de 4.500m2 au total). Ces unités Mycophyto, véritables extensions de notre plateforme, pourront être déployées au gré de nos prospections en France et à l’international selon les besoins et pour répondre à la forte traction commerciale.”
Une stratégie Export planifiée pour 2025-2030
Bien installée à Grasse Biotech et à Sophia Antipolis dans le nouveau lab d’Inrae, l’agritech est aujourd’hui en pleine accélération pour déployer à grande échelle sa solution. Elle a déjà enclenché son industrialisation avec une augmentation de ses capacités de production de 700 à 1.200 m2 de serre, a optimisé la cadence de sa production, validé les impacts de ses solutions sur plus de 45 clients et a déjà signé de très beaux contrats en 2024. Elle a planifié aussi une stratégie export sur 2025-2030 pour commercialiser ses produits sur le Maroc, la Belgique, l’Espagne, la Tunisie et la Hollande.
Une levée de fonds de série A pour se donner les moyens
La levée de fonds vise à lui donner les moyens d’exécuter ce plan de vol. Après deux premières levées (1,4 M€ en 2019 et 4,15 M€ fin 2022) qui ont permis de préparer l’industrialisation,Mycophyto a réussi un Pré Tour intermédiaire de près de 5 M€ en juin 2024 qui doit ouvrir sur une “série A” en 2025 afin d’entamer l’accélération commerciale. Dans ce Pré Tour en OC (Obligations Convertibles), des investisseurs historiques comme le groupe Crédit Agricole ont renouvelé leur confiance.
D’autres investisseurs français comme BPIfrance (Fonds French Tech Seed géré pour le compte de l’État par Bpifrance dans le cadre de France 2030) ou Chanel sont arrivés ainsi que des investisseurs internationaux comme NOSHAQ, fonds liégeois (Belgique) qui investit dans les projets avant-gardistes de l’agritech, ou CDG INVEST, branche investissement de la Caisse de Dépôt et de Gestion du Maroc, qui investit dans des startups à fort potentiel de croissance avec une vision stratégique de développement et d’expansion sur le marché marocain. Mycophyto a bénéficié également de l’investissement de la CAZ 2i, filiale dédiée de la CECAZ et du soutien de la Banque Populaire.
Devenir leader du secteur
“Par leur confiance, ils nous permettent de lancer pour 2025 une levée de fonds en Série A afin d’entamer notre accélération commerciale à l’international et répondre à la forte demande de solutions innovantes pour s’adapter aux changements climatiques et augmenter la productivité”, souligne Justine Lipuma. “Grâce à notre capacité d’innovation et de croissance, nous pouvons confirmer notre place incontournable et de premier plan. Notre ambition est plus que jamais de devenir un leader de notre secteur."
