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Sophia sous le choc : Travel Planet dans les feux judiciaires

Sophia sous le choc : Travel Planet dans les feux judiciaires

Scale-up phare de la technopole et de l’écosystème azuréen, Travel Planet fait l’objet d’une enquête judiciaire ouverte à Lille, suite à un litige avec Air France. A l’issue de sa garde à vue, Betty Seroussi, cofondatrice de la traveltech et co-présidente de la French Tech Côte d’Azur, a été mise en examen pour escroquerie, abus de bien social et blanchiment. Deux autres dirigeants ont également été placés en garde à vue.

C’est un coup de tonnerre dans l’écosystème économique de Sophia Antipolis.  Betty Seroussi, coprésidente de la French Tech Côte d’Azur et cofondatrice de la société Travel Planet, a été mise en examen vendredi soir pour escroquerie, abus de bien social et blanchiment. Son compagnon et associé, Tristan Dessain-Gelinet, cofondateur de l’entreprise, est également entendu dans le cadre de la même procédure. Tous deux, ainsi qu'un troisième dirigeant, la DAF Marie Suiero (Directeur Administratif et Financier) avaient été placés en garde à vue en début de semaine avant d’être déférés à Lille, où l’affaire est instruite par la justice. (Photo DR : Betty Seroussi et Tristan Dessain-Gelinet).

Fondée en 2014 à Lille, Travel Planet s’est imposée en une décennie comme l’un des principaux acteurs français de la traveltech, la digitalisation du voyage d’affaires. Installée depuis 2021 à Sophia Antipolis, la société affiche un chiffre d’affaires supérieur à 120 millions d’euros, compte 80 collaborateurs, multiplie les contrats et a annoncé voilà quelques jours l’arrivée de l’ancien ministre des Transports Jean-Baptiste Djebbari à la présidence de son Conseil stratégique. Ce succès rapide a fait de la start-up un modèle de croissance et d’innovation dans la technopole azuréenne, symbole d’un dynamisme régional tourné vers les nouvelles technologies et la mobilité d’entreprise.

Mais derrière cette ascension rapide, un vieux contentieux refait surface. L’enquête ouverte par le parquet de Lille fait suite à une plainte déposée en 2017 par Air France, qui accusait Travel Planet d’avoir appliqué des marges indues sur des billets d’avion. À l’époque, la société avait riposté en accusant la compagnie nationale de chantage et de pratiques anticoncurrentielles. Après plusieurs années d’échanges judiciaires, cette bataille commerciale s’est transformée en affaire pénale, conduisant aujourd’hui à la mise en examen des dirigeants.

Le parquet de Lille évoque désormais des soupçons de blanchiment, escroquerie et abus de bien social. Une dizaine d’enquêteurs de la police judiciaire lilloise se sont déplacés mardi dans les locaux de Travel Planet, un plateau de 1.000 m2 inauguré en début d’année au Centrium, à Sophia Antipolis. Des documents ont été saisis et plusieurs dirigeants entendus. Si Betty Seroussi est ressortie libre du tribunal après sa mise en examen, elle reste soumise à un contrôle judiciaire strict. Son avocat, Me Adrien Verrier, s’est refusé à tout commentaire “à ce stade de l’instruction”.

Cette affaire, encore à ses débuts, a un retentissement particulier dans l’écosystème azuréen de l’innovation. Figure influente de la French Tech Côte d’Azur, Betty Seroussi s’était fortement investie dans le rayonnement économique régional. Son implication dans une procédure de cette ampleur crée un malaise dans le milieu entrepreneurial local, où Travel Planet était jusqu’ici citée comme un exemple de réussite technologique et de développement territorial. Les prochains mois diront si cette affaire judiciaire mettra un coup d’arrêt à la trajectoire fulgurante de la pépite sophipolitaine.

 

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