Père de la téléphonie mobile mondiale à travers les normes qu’il publie, l’ETSI, installé à Sophia Antipolis, travaille aujourd’hui à fond sur… le quantique. Un domaine qui intéresse de plus en plus les professionnels de télécom comme en témoigne la conférence conjointe sur la cryptographie post-quantique que l’European Telecommunications Standards Institute a organisé début juin à Madrid avec l’Institute for Quantum Computing (IQC). Avec près de 50 % de croissance de la participation et deux fois plus de propositions de présentation reçues au cours des deux dernières années, elle s’est révélée comme un véritable succès. (Photo DR : les experts de l'informatique quantique rassemblés à Madrid par l'ETSI).
Anticiper la transition vers une cryptographie post-quantique sûre
Accueilli par l’Universidad Politécnica de Madrid (UPM), cet événement de haut niveau a rassemblé l’ensemble de l’écosystème quantique, depuis les représentants gouvernementaux et les institutions financières jusqu’au secteur des télécommunications, les chercheurs, et les PME innovantes. Conçue pour tous les acteurs concernés par la standardisation cryptographique, la conférence a mis en lumière à la fois les avancées récentes de l’industrie et des gouvernements, ainsi que les solutions innovantes issues de la recherche.
Avec des remarques d’ouverture de l’UNESCO (en l’honneur de l’Année du Quantique) et les conférences inaugurales de la Commission européenne, quatre tables rondes ont été menées dans les sessions exécutives, ainsi que des présentations techniques et de 20 posters illustrant des cas concrets de déploiement dans des secteurs variés. La conférence a offert également aux experts techniques et décisionnaires une occasion d’échanger, de s’informer et d'anticiper la transition vers une cryptographie post-quantique sûre.
Des services managés qui vont de la connectivité sécurisée aux offres commerciales comme les réseaux cloud sûrs face au quantique, les fournisseurs intègrent des capacités de sécurité post-quantique dans l’ensemble de leurs portefeuilles. Bien que la cryptographie post-quantique soit désormais une technologie mature, une prise de conscience plus large reste nécessaire, notamment sur la gestion des risques associés a relevé l’ETSI.
“La conférence de cette année confirme que les gouvernements et les entreprises ont commencé à accorder la priorité à la mise à niveau vers des plateformes de sécurité post-quantiques”, a résumé Mark Pecen, ancien président du groupe de travail de l’ETSI sur la cryptographie post-quantique. Tous les secteurs doivent adopter la cryptographie post-quantique pour atténuer le risque posé par l’arrivée des ordinateurs quantiques, tandis que l’IA accélère l’urgence d’adopter ces solutions de sécurité. Avec en conclusion un message : “il est temps d’agir pour construire une résilience cryptographique et protéger notre avenir numérique en passant à des plateformes de sécurité post-quantiques.” En clair, il est temps de normaliser solidement.