Plus que jamais, le numérique est au cœur de l’automobile. C’est ce rapprochement entre data et mécanique qu’illustre tout particulièrement la rencontre-débat “FormulaE, laboratoire d’innovation”, rencontre co-organisée mercredi dans la technopole par la Fondation Sophia Antipolis, le Monaco Economic Board (MEB) et Accenture Labs (dans ses locaux). A quelques jours des deux grands prix de FormulaE disputés sur le circuit légendaire de Monaco, il a été rappelé les progrès fulgurants de la voiture électrique. (Photo WTM : les organisateurs devant un superbe modèle de FormulaE qu’avait amené Mahindra Racing).
En 2015, pour la première édition, il avait fallu raccourcir le circuit, éviter les fortes pentes et les pilotes se devaient d’avoir deux voitures, car une seule n’avait pas les batteries suffisantes pour tenir l’ensemble de la course. Avec la Gen3 aujourd’hui, ce type de limitations a totalement disparu. Les batteries tiennent toute la course, avalent les montées et permettent de surcroît des accélérations fulgurantes. L’électrique permet aussi d’améliorer le spectacle et d’alimenter les stratégies. Ainsi un système d’attack mode a été instauré avec un supplément de puissance que tous les pilotes doivent activer deux fois pendant le E-Prix. Autre règle : l’instauration d’un pit boost, un arrêt au stand obligatoire de 30 secondes qui permet de recharger 10% de batterie. Aux équipes de choisir les meilleures façons de gérer.
L’apport de la data ? Il est essentiel dans le marketing comme l’a souligné Alistair Spagnolo. Senior manager automotive d’Accenture passé par Tesla, il a disséqué le paysage évolutif de l’adoption des VE, et a analysé les différents types de motivation qui poussaient au choix (ou au refus) de l’électrique. John Abel, CTO de Google Cloud, a montré comment l’analyse de la data permettait d’améliorer les performances en course et de contribuer à des innovations permanentes de tous les éléments de la voiture (suspensions, aérodynamisme, chassis, pneus, batteries, freins…).
Confirmation lors d’une table ronde animée par Maria Mekies (Strigunova) avec Frederic Bertrand, Mahindra Racing, PDG et directeur de l’équipe, du Championnat du monde de Formule E de la FIA, Julia Pallé (vice-président de la Formula E) et Marek Nawarecki, directeur du sport de circuit de la FIA. La FormulaE se présente bien comme un formidable laboratoire, avec des innovations qui rebondissent sur le véhicule électrique grand public. En recherchant sans cesse l’amélioration des performances, en optimisant constamment tous les éléments de la voiture, en utilisant les technologies les plus efficaces et en disposant pour cela d’importants moyens financiers, la FormulaE ouvre la voie au véhicule électrique de demain.
Ce débat-rencontre, à l'initiative de la Fondation Sophia Antipolis, aura aussi permis un rapprochement avec le Monaco Economic Board. Il a également réuni un pôle automotive très actif dans la technopole avec des belles signatures comme Accenture, Bertrandt, Ampere (groupe Renault), Hitachi, Ansys, epicnpoc, BRP, DSTI, SAP, VEV, Melexis et bien d’autres.

Photo WTM : le pole automotive de Sophia Antipolis réuni pour le débat.